Laëtitia GAND | passion-livres

Entretien avec Laëtitia Gand

réalisé le 7 juillet 2014.

Bonjour et merci d'accepter de répondre à ces quelques questions.

Bonjour ! Cela me fait très plaisir ! Merci Patricia !

Comment as-tu commencé à lire ? Qui te lisait au début ?

J'ai commencé un journal intime au départ et c'esst dans ce dernier que mes premiers poèmes sont venus. Mais mon vrai premier poème ("chefs d'oeuvres glacés"), je l'ai écrit sur les bancs de l'école, sourire, au lycée, en plein cours. J'étais une rêveuse, je le suis toujours ... Au départ, je ne montrais pas mes écrits, ce n'est que bien plus tard, après mes études, que j'ai commencé à vouloir être lue.

Quel est ton genre favori ?

Je n'ai pas vraiment de genre favori, je lis de tout. J'aime vraiment lire et j'estime qu'il ne faut pas se limiter si on est passionné. Tout genre est bon à lire et nous enrichit.

Quel est ton processus créatif ? Qu'arrive-t-il avant que tu ne t'esseyes à écrire ?

Un déclic souvent, une recherche, une envie...Avant d'écrire je suis comme une lionne en cage, je tourne en rond, prête à rugir et bondir, je grogne.

A quelle personne es-tu le plus à l'aise : à la première ou la troisième personne ?

Peu importe, cela dépend des circonstances et de l'histoire.

Quels écrivains admires-tu le plus ?

Y'en a tellement des écrivains ! Il paraît qu'on est plus de 65000 rien qu'en France. Pour en citer, j'adore Colette et son écriture si insouciante et si émouvante. J'aime beaucoup Zola, Stendhal pour les classiques. Ces temps-ci, j'ai eu un coup de coeur pour Nicholas Sparks. Mais je marche au coup de coeur. Je n'ai pas envie de me limiter là non plus. Chaque jour je fais de belles découvertes d'auteurs et je n'ai pas envie d'en admirer un plus qu'un autre. Par contre certains me portent à écrire davantage... Et admirer, je trouve est un grand mot, lorsqu'on ne connaît d'un écrivain que son écriture... C'est en réel, en phase de dédicaces que l'admiration vient le plus. Là mes yeux brillent, mes joues rosissent, ma langue se délie et j'ai envie de tout savoir de l'auteur, de lui montrer mon émotion, je trépigne pour voir la dédicace et pfff, il faut chaud ! Mais il y a des auteurs méconnus (Robert Notenbomm, David C Kieffer Ancellin,..) tapis ou non dans l'ombre qui méritent mon admiration.

Qu'est ce qui rend crédible un personnage ? Comment créés-tu les tiens ?

Un personnage, c'est comme un être de chair sur papier, il est crédible et si on croit fortement à sa vie, ce qui l'entoure, si des images nous viennent, qu'on se l'imagine...comme s'il était vrai. Mes personnages, ce sont des êtres que j'ai croisés, des proches dont je parle, des êtres aussi très fictis, mais qui ont des traits de personnes croisées. Comme mes enfants. Un personnage n'est-ce pas parfois le fruit de nos plus profonds désirs ?

Au plus profond de ta motivation, pour qui écris-tu ?

J'écris pour mes proches, les gens que j'aime. Désormais j'écris aussi pour mes lecteurs car sans eux je ne pourrais prétendre à rien.

Les avis (négatifs ou positifs) des lecteurs te servent-ils ?

Oui, bien sûr, je trouve important que ceux qui me lisent me donnent leur avis, bon ou mauvais. On ne peut plaire à tout le monde L'écriture c'est pareil. Et j'aime avoir un bon lien avec mes lecteurs, un lien amical, de partage, un lien de franchise et de respect.

T'imposes-tu une discipline, en terme de calendrier, d'objectif etc ?

Non, je déteste cette idée, pour moi la véritablement inspiration doit venir naturellement. Si rien ne vient, que la muse semble ne pas être là, je n'écris pas. Par contre, il m'est arrivé de relever des défis littéraires, style avec Omri Ezrati mon premier éditeur pour "Traces de vie". Il m'avait dit que si j'étais capable de composer en peu de temps un recueil de 60 pages et que ce dernier lui plaisait, il me ferait un contrat. Et devinez...oui, il l'a fait et moi aussi !

De quoi t'entoures-tu quand tu écris pour favoriser ta concentration ?

J'aime écouter de la musique, avoir mon bureau en désordre, des stylos en tout genre, l'ordinateur allumé ou ma tablette, des livres, des livres, des livres... Dictionnaires et des recueils de poésie. Des mots, des phrases griffonnées sur du papier... Et, quand je ne suis pas chez moi, j'ai toujours un stylo et un bloc-notes au cas où. Si je les oublie, j'enregistre sur mon téléphone portable ou ma tablette mon inspiration du moment.

Ecris-tu sur écran, imprimes-tu souvent, corriges-tu sur papier...? Quel processus suis-tu ?

J'écris à la fois sur papier et sur écran. Parfois, j'imprime mais c'est rare. Les corrections sont faites si nécessaire avant de montrer à mes lecteurs sinon de dernière minute si je suis publiée. J'écris le premier jet et bien souvent c'est ce dernier que je montre. Sur facebook, en le présentant, c'est là que parfois je repère mes erreurs ou que je vois si le texte en question sera valable pour une éventuelle publication. Mais j'avoue que si en le relisant il ne me procure aucune sensation ou émotion, je ne le montre pas.

Quelle a été ton expérience avec les maisons d’édition ?

Je n’ai pas à me plaindre car j’ai eu de belles surprises et de belles rencontres. Mon premier recueil (« Le roman du temps qui passe ») a été le fruit du hasard, mon éditeur Joseph Ouaknine recherchait pour sa revue de poésie de nouveaux auteurs et il est venu me trouver. Pour mon second, c’est juste une rencontre avec une éditrice Bernadette Boissié Dubus sur facebook qui a été le déclencheur de l’aventure. Le recueil qui trainait et qui devait être en fait le premier, je lui ai proposé. Elle m’a ouvert les portes de sa maison d’édition associative comme l’aurait fait une amie. Elle l’est toujours même si j’ai renoncé à travailler avec elle pour un souci matériel. Pour le troisième, vous le savez déjà, j’en ai parlé juste avant. Celui-là, j’en suis fière c’est mon « Traces de vie » qui grâce à Omri Ezrati a reçu la mention spéciale du prix Al Bayane 2013 de poésie. Enfin, mon dernier « Histoires d’eau douce et d’eau salée », très attendu par mes lecteurs a fait l’objet d’une recherche minutieuse pour un éditeur. J’ai eu des refus bien sûr, des éditeurs dont je ne citerai pas le nom qui m’ont conseillé de changer de voie, soit disant que je n’étais pas faite pour être poète. Mais, j’ai aussi reçu pas mal de réponses positives et encourageantes avec des contrats à la clé. J’en ai refusé à cause des tarifs exorbitants demandés. D’autres, j’ai hésité... Alléchants mais des conditions difficiles je trouvais à réaliser ou à envisager. Ce fut hélas le cas de la maison d’édition Les deux encres qui m’a émue aux larmes par sa réponse très positive et encourageante, à la clé, une possible et future collaboration avec une photographe professionnelle. Le rêve ! Mais, des pré-ventes à réaliser trop importantes. J’ai dû renoncer, amèrement. Mais, je ne désespère pas de travailler un jour avec eux. Finalement, je suis publiée par mon Petit éditeur et j’en suis ravie.

Sur quel projet travailles-tu en ce moment ?

Un nouveau recueil, plus sombre entre poèmes et prose. Celui-là c’est le plus proche, le plus certain. Mais j’en ai déjà d’autres en tête...

Le dernier mot est pour toi…

Je ne mords pas comme je l’ai déjà dit. Rire... Quoi que ! Non, je rigole ! Venez me découvrir. Merci à Patricia et Philippe de me soutenir.

BIOGRAPHIE :

Née (telle une petite crevette) le 9 mai 1979 à Neufchâteau, au cœur du massif vosgien, en Lorraine je fus, dès mes premières années, attirée par le monde féerique des rêves et fis preuve d’une imagination sans limite pour me créer des histoires et des contes merveilleux.

Enfant, je me suis inventée un monde fantastique où mon père, explorateur téméraire, parcourait l’ensemble des mers du monde afin de découvrir le trésor fabuleux d’une civilisation perdue. Pour preuve, la clé sans valeur mais dorée que j’exhibais fièrement devant le regard ébahi de mes camarades de classe ; une façon certainement de leur faire partager les premiers instants de ma passion naissante.

Dès lors, ma vie s’est, doucement, édifiée autour de ce besoin d’évasion, ce besoin de rêves qui grandissait en moi et que je ne trouvais qu’en me plongeant au cœur d’un roman, de Zola ou tant d’autres, dans la sérénité de ma chambre, de ce sanctuaire dédié à ma seconde vie.

Elève studieuse mais timide, ma curiosité, pour l’univers de la littérature, apparaissait au grand jour durant les cours de français, révélant ma passion immodérée pour les dissertations et la rédaction quotidienne de mon journal.

Et c’est à cette époque que je ressentis naître en moi le besoin vital d’écrire, de vagabonder au gré de mes inspirations, de flirter avec ces mots qui me semblaient magiques ; je venais de découvrir ma voie, ce chemin fabuleux qui mène au pays des livres.

Après l’obtention d’un baccalauréat littéraire en 2000 (fierté !), j’ai suivi un cursus au sein de l’I.U.T. Charlemagne à Nancy afin de me préparer à l’aventure professionnelle dont je rêvais. Ces deux années m’ont confortée dans le choix que la vie m’avait dicté, je ne pourrais m’épanouir que dans un métier tel que bibliothécaire, libraire, éditrice ou écrivaine… J’ai eu avant de vous faire la grande révélation, mon DUT Information-Communication, métiers du livre, option bibliothèques (Wahou, çà fait classe, non ?)

Et.... finalement... Mon désir, poussé par ma nature rêveuse, s’est porté sur l’écriture afin de partager des émotions, des images, des instants et, aujourd’hui, j’ai entamé ma vie d’écrivaine et je compte bien faire mes preuves dans le domaine ! … Aventure merveilleuse qui ne fait que débuter… Et me voici à vous parler de moi. Sourire... Vous êtes toujours là ? Je sais, je suis bavarde... Un vrai moulin à paroles. Mais, je ne mords pas. Un jour, je vous en dirai plus sur moi si vous me suivez et me faites confiance... A bientôt !

BIBLIOGRAPHIE :

Le roman du temps qui passe, éditions Joseph Oukanine, 2011 (recueil de poésie)
Entendez-vous... cette chaleur jaune ?, éditions Clair de Plume 34, 2012 (recueil de poésie)
Traces de vie, éditions Omriz Ezrati puis BOD, 2012 et 2013 (recueil de poésie)
Histoires d’eau douce et d’eau salée, éditiions Mon petit éditeur, 2014 (recueil de poésie)
Des nouvelles publiées en numérique chez Plume Direct.

En préparation : prochain recueil de poésie intitulé « La fascination du pire »