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Les voix d'eau de la mémoire

 

Les Voix d'eau de la mémoire ou Le miroir éclaté

Michel Bedu

Roman initiatique

pages : 386 pages - Prix : 23,95 €

ISBN : 9782342017656

En quelques lignes :

"De futur simple en futur antérieur, de ces circuits d'enfance à cet autel de l'avenir d'aujourd'hui rencontré dans la glace piquée de la cheminée, de ce printemps d'avant-hier à celui des marronniers du Luxembourg que je suisallé enfin respirer, combien de tours de manège, combien de va-et-vient et d'allers sans retours et de retoursde manivelle! Mon Dieu, Maman, comme ton petit a vieilli! Sans doute aura-t-il voulu courir trop de lièvres à la fois,se mesurer à l'aune de grands exemples, le souffle lui aura manqué (la course de fond ne fut jamais son fort...). Peut-être aura-t-il chevauché un coursier trop fougueux, ce cheval blanc qui déjà l'emportait sur les pistesd'Arizona, au désert de Santa Fe. Ma mère, pardonnez-moi parce que j'ai péché. Par défaut. Absence, faiblesse,pusillanimité... C'est déjà bien difficile de devenir seulement ce que l'on est.Quant à être celui que l'on voulait devenir!"Elle roule, la plume de M. Bedu; elle coule; elle se fait liquide et méandreuse...Libre, volontiers gouailleuse et insolente, elle n'en demeure pas moins soucieuse de rendre justice à des personnages croqués ici avec délice... Soit "Les Voix d'eau de la mémoire", roman d'apprentissage à nul autre pareil, moins focalisé sur la restitution linéaire du temps de l'enfance et de l'adolescence, qu'emporté par le plaisir,nécessairement souverain et indomptable, de la réminiscence.

Mon avis :

Roman, peut-être, mais alors roman plus vrai que nature, car si « toute ressemblance avec des personnes existante ou ayant existé ne saurait être que fortuite », le narrateur a le même prénom que l'auteur, et cela ne me semble pas être un hasard. Plus vrai que nature, parce que l'auteur nous invite à écouter son histoire, par petits bouts, en respectant plus ou moins la chronologie, entre l'enfance, la guerre, la libération, et la vie d'adulte. Je dis bien écouter, parce qu'il nous interpelle, dans son monologue décousu.

C'est un peu comme s'il avait passé tant et tant de soirées avec nous, accoudé à un comptoir de bistrot, à refaire le monde, et à partager sa vie.

Le fil de son histoire nous est très vite familier. Pourtant, il revient sur ses pas, il flâne dans l'espace et dans le temps, dans la langue aussi : il n'hésite pas à utiliser l'argot, et à inventer des expressions savoureuses comme « croupions confits », pour désigner les bourgeois bien pensants de ce temps là.

Entre les miroirs fabriqués avec tant de soin par son père, dans le Nord de la France, et celui qui prend toute la place dans la chambre qu'il occupe au sixième étage à Paris, l'auteur nous convie à rassembler avec lui tous ces éclats de verre, éclats de vie, la sienne, réelle ou rêvée, mais aussi la nôtre peut-être ?

On se retrouve très vite pour une nouvelle chonique ,bonne lecture

Anne

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